La Confrérie Saint Sébastien de Bligny-sur-Ouche

Durant la semaine écoulée, tous les habitants du canton de Bligny auront reçu la visite des bâtonniers de la confrérie Saint-Sébastien ou des anciens bâtonniers. À défaut, ils auront trouvé devant leur porte un sac avec une michotte. Cette michotte, symbole du partage, rappelle les temps très anciens où la confrérie apportait à manger à ceux qui avaient faim. Jusqu’au début des années 1980, la distribution se limitait à Bligny et aux villages de Lusigny, Vic-des-Prés, Ecutigny, Bessey-la-Cour et Auxant. Il fallait alors compter quatre jours, du dimanche après-midi au mercredi. Mais à partir de 1982, le bâtonnier élu, venant d’une autre commune que celles désignées, a étendu la distribution à son village. Et ainsi, au fil des années, la totalité des villages de l’ensemble paroissial de Bligny, soit le canton, plus Bouhey, a été visitée. Dès lors, il aurait fallu trop longtemps aux deux bâtonniers, entrant et sortant pour visiter les habitants des vingt-trois communes. Des équipes d’anciens se sont constituées pour apporter leur aide, l’ancien et le nouveau bâtonnier ne faisant plus que Bligny et leur commune de résidence. L’argent offert lors de la distribution des michottes, comme celui de la deuxième quête du dimanche, sert aux aides ponctuelles que donne la confrérie. Le bâtonnier en exercice ne pouvant connaître toute les situations difficiles des habitants du canton, les délégués de village apportent leur aide.

Source : Le Bien Public

Samedi 14 janvier, Bligny-sur-Ouche sera en fête pour le 324 ^e chapitre connu de la confrérie Saint-Sébastien. C’est en effet au XVII ^e siècle que l’on trouve les noms des premiers bâtonniers connus, mais plusieurs années au XVIII ^e siècle sont manquantes, surtout pendant la Révolution française.

La tradition fait remonter la confrérie au XIII ^e siècle, mais il est certain que, dès le siècle suivant, les grands ducs Valois ont encouragé les bourgades de leur duché à se doter de compagnies d’archers, placées sous le patronage de Saint-Sébastien et destinées à défendre leur cité.

Au fil des siècles et avec la paix intérieure, la confrérie est devenue une société d’entraide entre ses membres, à l’image de la Saint-Vincent des vignerons ; car n’oublions pas que la Sécurité sociale ne date que de la Libération. Dans la deuxième moitié du XX ^e siècle, elle aurait pu devenir une société folklorique, comme beaucoup d’autres, mais ses membres et ses responsables ont tenu à garder et même accentuer son caractère de société d’entraide. Ainsi, chaque année, elle apporte des aides financières à des personnes du canton dans le besoin ou des grandes causes nationales ou internationales, par exemple, lors de catastrophes naturelles. Elle peut le faire, non grâce à la cotisation de ses membres, mais grâce à la quête qui est effectuée chaque dimanche à la messe de Bligny-sur-Ouche par le bâtonnier. Si le bâtonnier est celui qui va chercher l’argent, il est aussi celui qui va le redistribuer aux nécessiteux, rendre visite aux malades…

Cette tâche n’est pas une sinécure, et d’ailleurs les candidats ne se bousculent pas pour l’élection du bâtonnier à l’assemblée de Noël. Mais, chaque année, on en trouve un. Pour 2012, c’est Pierre Gramfort, d’Auxant, intronisé en janvier 2010, qui a accepté la tâche, et fera “fidèle devoir”. Il sera investi l’après-midi, au cours des vêpres. Le bâtonnier sortant, Jacky Auvray, remettra alors le bâton sanctoral à son successeur, Pierre Gramfort.

Le matin au cours du chapitre solennel, onze nouveaux ­confrères seront intronisés, quatre membres actifs, cinq membres d’honneur, et deux ecclésiastiques, dont l’abbé Étienne Hache, nouveau vicaire pour la paroisse et celle de Pouilly. C’est lui qui donnera l’homélie. Patrick de Suremain répondra pour la promotion de ceux qui auront promis de faire “fidèle devoir”.

9 h 30. Rassemblement des confrères place de l’Hôtel-de-Ville.

9 h 45. Chapitre solennel : accueil au son du Huron ; allocution du supérieur, hommage aux morts, présentation des symboles de la confrérie par l’aumônier, Paul Houdart, réception des nouveaux ­confrères et allocution de leur porte-parole.

11 heures. Défilé vers l’église pour la messe solennelle ­concélébrée par de nombreux prêtres.

12 h 15. Remise du ­chanteau, et cérémonie au monument aux morts.

12 h 45. Repas.

17 heures. Vêpres et ­cérémonie du “Deposuit”
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