Monsieur le Directeur,
Monsieur le Supérieur,
Monsieur le Bâtonnier,
Mesdames et messieurs,
C'est impressionnant de s'adresser ainsi
à vous ici rassemblés
comme d'autres l'ont fait depuis tant d'années!
La tradition de cette journée
dont nous fêtons le souvenir,
a du bon car elle représente la durée, c'est un de ces avantages.
En autre qualité,
elle enracine également notre identité
en alimentant notre lien avec le pays réel,
celui qui dure.
Je suis un Bourguignon de fraîche date, mais grâce à Jean et Annie Bazerolle,
j'ai découvert
et je les en remercie
il y a quelques mois la Confrérie Saint Sébastien.
Nous nous étions rencontrés pour créer un blog,
un site sur Internet pour la confrérie;
depuis il existe et je vous invite,
bien sur, à le consulter.
Ce petit travail bénévole m'a permis
de prendre connaissance avec la confrérie
et de comprendre ce qu'elle était réellement.
Je dois vous dire que jusque là j'avais
quelque peu entendu parler de la confrérie Saint Sébastien
et mon système d’apriori fonctionnait
au mieux de sa forme,
en effet, je l'assimilais volontiers
et allègrement à ces groupes de personnes,
vous savez celles qui ne sont
ni maçons
ni...
ou plutôt à ces fins gosiers
qui se réunissent pour le folklore dans de joyeuses libations.
A ce propos, je ne peux résister
à vous en citer quelques unes, tellement leurs noms sont évocateurs et parfois truculents:
au hasard:
-La confrérie du gosier sec, cela inspire...
-La confrérie des rouges trognes bourguignonnes, véridique
-La Confrérie de la Poule au Pot d’Henri IV et du Pays d’Arnay, près d'ici
Mais, rassurez-vous, concernant la Confrérie Saint Sébastien,
j'ai vite compris mon erreur de jugement
et si mon orgueil avait été passé dans le sens du poil,
le jour ou l'on m'a demandé de devenir l'un des vôtres,
aujourd'hui, devant vous ici rassemblés,
je me sens beaucoup plus humble,
« je fais moins le malin » comme on pourrait le dire
car vous êtes une représentation vivante de l'entraide.
Quoi de plus beau , quoi de plus admirable?
Quant à la devise: Faire fidèle devoir! Quoi de plus noble?
La notion de devoir aujourd'hui est souvent remplacée
par celle du droit.
Pourtant nous avons beaucoup aussi à apprendre
des devoirs de l'homme.
Pour préparer ce petit mot de l'impétrant
-
celui donc qui reçoit un titre, comme le prévoit la règle –
-
( au passage, impétrant, voilà encore un mot que je ne connaissais pas , il y a seulement quelques jours)
-
donc pour préparer ce mot, je me suis intéressé aux définitions de celui de « confrérie »
Le Larousse nous dit du latin médiéval confratria: ce qui signifie, avec l'influence de frère
-
Une association pieuse, d'assistance mutuelle et d'entraide,
-
souvent associée ou confondue avec les corporations au Moyen Âge.
L'Eglise catholique de France, quant à elle, nous propose la définition suivante:
Associations de fidèles érigées canoniquement par décret de l’Ordinaire, dans un but de charité ou de piété.
De charité et de piété, oui,
l'église nous rappelle que si la charité est la preuve de l'existence de Dieu
comme l'a écrit notre Pape Benoit XVI
dans sa lettre encyclique: « La Charité dans la Vérité »,
elle est aussi l'action directe de Dieu
c'est pourquoi elle ne peut être dissocié
de la piété, de la prière, de l'action de grâces.
Benoît XVI rappelle également dans cette même encyclique
que « la charité est la voie maîtresse de la doctrine sociale de l'Eglise ».
La confrérie Saint Sébastien serait donc
une association de fidèles en action pour
l'une des plus belles formules de l'évangile:
« aimez vous les uns les autres ».
Nous savons combien c'est difficile,
mais, étonnons nous un peu et observons
comme nous avons de la chance,
la confrérie nous propose, j'allais dire: un KAC,
un kit d'action charitable
pour aimer son prochain,
là,
disponible,
facile à employer,
il serait bien dommage de ne pas l'utiliser. Pas un KAC, comme celui qui pourrait nous faire gagner de l'argent, vous savez le CAC40!
Non, bien sur, mais un moyen de gagner notre salut.
La tâche d'action envers notre prochain sera ainsi facilitée. Nous n'avons plus besoin de nous torturer les sens. Nous avons une des solutions.
Un grand Merci à la confrérie!
En effet, la prière ne peut se dissocier de la charité,
St Jacques nous rappelle dans sa lettre au chapitre 2, verserts 14 à 18:
Je vous en lis un court extrait:
«Mes frères, si quelqu'un prétend avoir la Foi, alors qu'il n'agit pas, à quoi cela sert-il? Cet homme peut-il être sauvé par sa Foi? »
plus loin
« celui qui n'agit pas, sa foi est bel et bien morte »
Et oui, si le don au sens large est la preuve de l'existence de Dieu ,
il est aussi la marque de notre engagement de catholique, de témoin,
et pourquoi pas d'exemple dans le monde actuel.
Car, si distribuer des miches de pain peut faire sourire,
il est certain que ce simple geste remontant à une tradition
est surtout un moyen de lier ou relier les hommes entre eux.
Mais n'est-ce pas ce qui manque le plus dans la société actuelle?
Lier des amitiés,
mettre en place des solutions d'aide,
tout simplement se parler,
dire à l'autre : tu existes et tu comptes pour moi.
Alors, le petit sourire légèrement moqueur ou méprisant peut devenir une vraie joie, celle de reconnaître dans l'autre son prochain.
Et qu'avons nous appris de notre Seigneur Jésus Christ,
si ce n'est l'amour du prochain.
Oui, on ne peut pas aimer Dieu sans aimer son prochain.
Les premiers chrétiens sont reconnus à ce signe:
« Voyez donc, disaient les païens, comme ils s'aiment »
On peut s'interroger, lorsque nous paraitrons
devant notre créateur s'il nous demandera
si nous avons beaucoup jeûné
ou si nous avons passé de nombreuses heures en oraison.
Sans laisser de coté les commandements, il nous sera certainement demandé
si nous avons aimé et assisté nos frères.
Mais si nous n'aimons pas Dieu,
notre amour du prochain ne résistera pas longtemps aux difficultés
que nous rencontrerons pour son exercice:
égoïsme, médisance, différences, injures reçues, etc, etc,
Ce n'est pas à moi d’énumérer les nombreuses actions concrètes de la confrérie, mais pour conclure, je me permets d'évoquer une action qui m'a marquée.
Après analyse d'un dossier, la confrérie avait décidé d'aider financièrement un jeune de Bligny pour qu'il puisse subvenir à la charge de ses études. Un fois celles-ci terminées, l'ancien étudiant a remboursé la confrérie.
C'est en lisant le livre de sur la Confrérie Saint Sébastien
du docteur Jean Grandperrier
que j'ai vraiment compris l'honneur d'être accepté comme confrère,
mais c'est en m'adressant à vous aujourd'hui que je ressens ce lien charnel
et je dirais, si vous me le permettez, qui nous unit.
Je vous remercie pour votre attention.
Vive la confrérie saint Sébastien!